Spoiler : c’est pas un article coquin. Promis. Enfin, presque.
Quand tu tapes « gens pressés », mais que YouTube part en freestyle
On est en 2008, l’époque bénie où YouTube n’appartient pas encore vraiment à Google, où les recommandations sont un joyeux bazar algorithmique, et où tu peux tomber, sans prévenir, sur des trucs chelou alors que tu voulais juste écouter un son. Moi, je cherchais tranquillement « Gens pressés » de Keny Arkana (banger), et là… BAM :
« Gens qui font l’amour tout nu pour de vrai »
Une suggestion YouTube sortie de nulle part, mi-érotique mi-freaky, avec une thumbnail digne d’un vieux clip eurodance bulgare. J’ai cligné des yeux. J’ai rigolé. J’ai screené. Puis j’ai fermé l’onglet. Trop jeune. Trop naïf. Trop choqué.
Mais d’où ça venait, cette suggestion absurde ?
YouTube, à l’époque, c’était un peu le Far West :
- des titres cliquebaités à mort pour générer des vues,
- des vidéos sans rapport mais bourrées de mots-clés,
- et un algorithme aux fraises qui confondait “gens pressés” avec “gens tout nus”.
Un combo gagnant pour tomber sur une vidéo improbable, mal filmée, mal montée, mais qui frôlait les millions de vues. Pourquoi ? Parce que tout le monde cliquait « juste pour voir ».
L’algorithme, ce grand malade
On le sait maintenant : les suggestions YouTube, c’est un savant mélange de :
- ce que tu regardes,
- ce que les autres regardent,
- ce qui buzz dans le monde.
Et parfois, le tout se mélange comme un mauvais cocktail au rhum tiède, et te balance des vidéos NSFW mais pas vraiment NSFW, juste… malaisantes. Un peu comme ces titres genre :
- “Ils font l’amour devant la police” (lol non),
- “Elle se transforme en pizza pour son mec” (??),
- ou “Il vit avec un cactus depuis 12 ans” (respect).
Pourquoi c’était aussi drôle (et gênant) ?
Parce que tout le monde a eu ce moment gênant devant un écran :
- soit avec un pote qui passe au moment de la suggestion douteuse,
- soit avec un parent (« C’est quoi ça ?« ),
- soit en solo, en mode « Mais qu’est-ce que je regarde, là ?! »
On ne regardait pas vraiment pour voir des gens “faire l’amour tout nus pour de vrai” (quoique ?), on regardait par curiosité algorithmique. Pour tester les limites du système. Et parce que c’était marrant. Surtout à 15 ans.
Aujourd’hui, YouTube s’est assagi (un peu)
Fini les titres débiles, place aux miniatures travaillées, aux shorts calibrés, aux créateurs “family-friendly”. Mais on a perdu un peu de cette folie du web 1.5, où une simple recherche musicale pouvait t’emmener dans une faille spatio-temporelle peuplée de vidéos douteuses et de captures d’écran à ressortir dix ans plus tard.
En résumé :
- Oui, j’ai vu passer “gens qui font l’amour tout nu pour de vrai” sur YouTube.
- Non, ce n’était pas ce que je cherchais.
- Oui, je m’en souviens encore.
- Et non, vous ne trouverez pas le lien ici. Mais avouez, vous avez déjà cliqué sur ce genre de titre.